SACREMENTS

Faire des disciples ou célébrer seulement des sacrements ?

Saint Paul, le grand Apôtre, écrit aux chrétiens et chrétiennes de Corinthe:

                « (…) Christ ne m’a pas envoyé baptiser, mais annoncer l’Évangile… » (1 Co 1,17).

Jésus, en envoyant les Apôtres en mission, leur dit :

                « Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28,19-20).

Ces deux passages de la Bible établissent une priorité claire : d’abord annoncer l’Évangile (St Paul) et faire des disciples (Jésus), puis baptiser, célébrer le premier pardon, recevoir la communion, être confirmé, se marier à l’Église (dans l’église !?), être ordonné diacre, prêtre ou évêque, être consacré comme religieux ou comme religieuse, célébrer ses funérailles dans l’église ou au salon funéraire.

Pour nous aujourd’hui, dans notre diocèse, la question qui se pose est la suivante : Qu’est-ce qui est premier pour nous, comme chrétiens et chrétiennes, comme pères et mères de famille, comme prêtres en mission, comme personnes consacrées ? Célébrer, recevoir ou donner des sacrements, ou faire des disciples ?

Pour les chrétiens et chrétiennes catholiques, les sacrements et toute autre célébration sont des sacrements de la foi, des célébrations de la foi, « parce que le sacrement est préparé par la Parole de Dieu et par la foi qui est consentement à cette Parole » (Catéchisme de l’Église catholique, 1122). Consentement, c’est-à-dire accueil et mise en pratique de la Parole. « Non seulement ils (les sacrements) supposent la foi, mais encore, par les paroles et par les choses, ils la nourrissent, ils la fortifient, ils l’expriment… » (Catéchisme de l’Église catholique, 1123).

Disons tout simplement : pas de sacrements sans la foi, pas de foi sans les sacrements. Sans cela, nos célébrations de sacrements n’ont aucun sens. Comme parents, comme catéchètes, comme pasteurs, nous avons le devoir missionnaire de donner la priorité à l’évangélisation, à la foi et à l’éducation à la vie chrétienne. Les sacrements suivront. Ce ne sera plus automatique après un parcours. Il faudra pouvoir évaluer le réel désir d’engagement dans la communauté chrétienne. Les sacrements sont aussi les sacrements de l’Église.

Moïse Adéniran Adékambi,

Vicaire général